D’où vient cet attrait presque magique que les champignons exercent sur l’esprit de tant de nos contemporains ? Pour beaucoup la gourmandise est le seul moteur de leur curiosité.
Pour moi, quelle occupation.
Même la nuit, quand je dors,
D’eux, j’en rêve encore.
D’une poussée de morilles,
Au pied des charmilles
Des champignons de paris,
Dans de vertes prairies.
Il y a des chanterelles,
Ramassées à la pelle.
Cèpes et bolets,
En bordure de forêts.
Deux ou trois lactaires,
Délicieux ou amers.
Des trompettes de la mort,
En omelette quelle saveur.
L’amanite rougissante
A la sève sanglante,
Des Lépiotes élevées
Facilement repérées.
Et puis quelques pieds bleus,
apparaissent à mes yeux
Sur une souche, je dégotte,
Quelques touffes de pleurotes.
Sous un chêne centenaire,
Une belle truffe, je déterre
Et au fond d’un vallon,
plein de pieds de mouton.
Toute la nuit, j’additionne,
Ces espèces qui me passionnent.
Finiront dans la poêle,
la journée sera belle!
Pourtant sur quatre mille espèces que compte la flore des champignons, il y en a cent mangeables et vingt dignes d’être mangées. Il faut bien qu’il y ait autre chose…
Si vous vous promenez dans les bois, c’est à tous les pas que vous rencontrez ces silhouettes fugitives et fragiles, de toutes les couleurs, qui vont du minuscule au gigantesque. Pour qui sait voir chacun a son esthétique, sa personnalité, sa ligne, sa teinte, son architecture, et on sent bien qu’aucune espèce n’est identique à une autre…