Au cours d’un voyage en Sicile, je suis tombée en admiration devant un spécimen impressionnant de ficus magnolioïde (ficus macrophylla columnaris) arbre très répandu dans ce pays, originaire de l’île de Lord Howe, en Australie. Il était au coeur de la cité médiévale, sur la Piazza Marina, dans le jardin Garibaldi, créé en 1861. Ce ficus a pour habitude de s’étaler en lançant une cascade de racines aériennes à l’assaut de l’espace environnant, ainsi qu’un réseau puissant de racines serpentines. Avec le temps, les racines aériennes tombant vers le sol s’y ancrent, créant une nouvelle structure permettant de soutenir le développement horizontal d’une structure harmonieuse de branches …
Me promenant au milieu de cette architecture végétale, faite de jeux d’ombres et de lumière, créant le mystère et la surprise, je me disais que cet arbre n’était plus seulement un arbre, mais une forêt à lui seul … J’ai pensé soudain à un passage du livre de Jean Giono : Que ma joie demeure « A la lueur des bourgeons ouverts, on distinguait de nouvelles salles, de nouveaux piliers, de nouveaux couloirs, de nouvelles charpentes de branches. Toutes les salles de la forêt, tous les couloirs, les piliers, les voûtes, silencieusement éclairés, attendaient. De tous les côtés, on voyait les profondeurs magiques de la maison du monde. »
Cette pièce est un hommage rendu à cette rencontre inoubliable dans le jardin Garibaldi, pleine de beauté et de majesté. Dans la nature, la taille moyenne d’un ficus magnolioïde est de 20m pour une envergure de 10m.
Cette œuvre, en grès noir, est l’une de mes pièces les plus imposantes. Son élaboration a nécessité 4 mois de travail, dont 1 mois de séchage pur avant cuisson. Elle a reçu en 2010 le Diplôme d’honneur de sculpture au 20ème Salon du Grand Format de la section Beaux-Arts de la SNHF (Société Nationale d’Horticulture de France).